MANDALA-CARTOGRAPHIE
曼荼罗-制图学
曼荼罗-制图学
My mandala-cartography works are presented in the form of installations of two-sided mandala paintings on paper, which are exhibited in suspension.
Normally, we'd talk about a form, but today I'm insisting on the fact that the mandala is a cosmological model in Buddhism and Hinduism. It can be enlarged, reduced and intervened in reality as required. Beneath its forms and rules lies a practice with both material and theological dimensions.
Mandala study has accompanied my practice since 2014, when I began my art studies in China, the same year I traveled specifically to Lhasa, Tibet, to study mandala and thangka techniques, and the following year I came to study in France. As my research and creations progressed, I became aware of the different contexts in which mandalas are practised. From a religious practice in Asia, it has been commercialized and exoticized as folklore. In Europe, under the influence of the orientalism of twentieth-century modern art, the cosmology of the mandala has been reduced to a kind of image, notably through the work of Swiss psychologist Gustav Jungs. In general, the study of the mandala has led me through the interface of the world of representation created by colonization, missionaries, settlers, anthropologists and neoliberalism for the appropriation and domination of non-Western cultures. And I'm trying to extend my cosmology beyond a linear time different from that of scientific capitalism.
Over the last half-century, a number of cartographies have emerged that seek to reintegrate more subjective approaches, such as the psychogeography of the Situationist International, the practices of subjective cartography, the sensitive maps of Mathias Poisson. These more sensitive approaches to the entanglement of living things, in all their multiple dimensions, allow us to escape the grip of the satellite vision of the planet as a "blue marble".
Research and practice related to psychic realities occupy an increasingly important place in contemporary cosmograms, reflecting a growing awareness of the entanglement of physical and psychic influences. This trend has become an important force in the fight against the standardization of world representations under colonial hegemony, allowing cosmograms to be declined on different scales, in different registers, opening up to different life possibilities.
The mandala, as a cosmographic research-creation practice, starts from the experience of the self and attempts to manifest a certain social framework that envelops the individual. More specifically, it symbolizes the material or immaterial elements that frame and influence the individual. Above all, it enables us to play, speculate and construct a narrative around ourselves on a platform (on paper). It can be described as a self-social exercise in influence speculation.
我的曼陀罗-制图学作品以双面曼陀罗纸上绘画装置的形式呈现,悬挂展出 通常,我们会谈论一种形式,但今天我坚持认为,曼陀罗是佛教和印度教中的一种宇宙模型。它可以根据需要放大、缩小和介入现实。在曼陀罗的形式和规则之下,蕴含着物质和神学层面的实践。
自 2014 年起,曼陀罗研究一直伴随着我的创作实践,当时我开始在中国学习艺术,同年我专门前往西藏拉萨学习曼陀罗和唐卡技法,第二年我来到法国学习。随着研究和创作的深入,我逐渐意识到曼陀罗在不同背景下的实践。在亚洲,曼陀罗从一种宗教活动变成了商业化和异域化的民俗活动。在欧洲,受二十世纪现代艺术东方主义的影响,曼陀罗的宇宙观被简化为一种图像,特别是通过瑞士心理学家古斯塔夫-荣格斯(Gustav Jungs)的作品。总的来说,曼陀罗研究引领我穿越了殖民化、传教士、移民、人类学家和新自由主义为占有和统治非西方文化而创造的表象世界的界面。我试图将我的宇宙观延伸到不同于科学资本主义的线性时间之外。
在过去的半个世纪里,出现了许多试图重新整合更多主观方法的地图学,如国际情境主义的心理地理学、主观地图学的实践、马蒂亚斯-泊松的敏感地图或苏珊娜-特雷斯特的扑克牌。这些以更加敏感的方式来处理生物在各个层面上的纠缠,使我们能够摆脱将地球视为 "蓝色大理石 "的卫星视角的束缚。
与精神现实相关的研究和实践在当代宇宙图谱中占据着越来越重要的位置,反映出人们对物理和精神影响的纠缠的认识在不断提高。这一趋势已成为反对殖民霸权下世界表述标准化的重要力量,使得宇宙图可以在不同的尺度、不同的语域中被衰减,为不同的生活可能性开辟道路。
曼陀罗作为一种宇宙图式的研究-创作实践,以自我体验为出发点,试图表现出笼罩个人的某种社会框架。更具体地说,它象征着框定和影响个人的物质或非物质元素。最重要的是,它使我们能够在一个平台上(纸上)围绕自己进行游戏、猜测和构建叙事。可以说,它是一种影响推测的自我社交活动。
Mes oeuvres de mandala-cartographie sont présentées sous la forme d'installations de peinture mandala recto-verso sur papier, qui sont exposées en suspension.
Normalement, nous parlerions d'une forme, mais aujourd'hui, j'insiste sur le fait que le mandala est un modèle cosmologique dans le bouddhisme et l'hindouisme. Il peut être agrandi, réduit et intervenir dans la réalité selon les besoins. Sous ses formes et ses règles se cache une pratique aux dimensions matérielles et théologiques.
L'étude du mandala accompagne ma pratique depuis 2014, date à laquelle j'ai commencé mes études d'art en Chine, la même année j'ai voyagé spécifiquement à Lhassa, au Tibet, pour étudier les techniques du mandala et de la thangka, et l'année suivante je suis venue étudier en France. Au fur et à mesure de mes recherches et de mes créations, j'ai pris conscience des différents contextes dans lesquels les mandalas sont pratiqués. D'une pratique religieuse en Asie, il a été commercialisé et exotisé en tant que folklore. En Europe, sous l'influence de l'orientalisme de l'art moderne du XXe siècle, la cosmologie du mandala a été réduite à une sorte d'image, notamment à travers les travaux du psychologue suisse Gustav Jungs. En général, l'étude du mandala m'a conduit à travers l'interface du monde de la représentation créé par la colonisation, les missionnaires, les colons, les anthropologues et le néolibéralisme pour l'appropriation et la domination des cultures non occidentales. Et j'essaie d'étendre ma cosmologie au-delà d'un temps linéaire différent de celui du capitalisme scientifique.
Depuis un demi-siècle, de nombreuses cartographies ont vu le jour qui cherchent à réintégrer des approches plus subjectives, comme la psychogéographie de l'Internationale Situationniste, les pratiques de cartographie subjective, les cartes sensibles de Mathias Poisson ou les cartes à jouer de Suzanne Treister. Ces approches plus sensibles de l'enchevêtrement du vivant, dans ses multiples dimensions, permettent d'échapper à l'emprise de la vision satellitaire de la planète vue comme une "bille bleue".
Les recherches et les pratiques liées aux réalités psychiques occupent une place de plus en plus importante dans les cosmogrammes contemporains, reflétant une prise de conscience accrue de l'enchevêtrement des influences physiques et psychiques. Cette tendance est devenue une force importante dans la lutte contre la standardisation des représentations du monde sous l'hégémonie coloniale, permettant aux cosmogrammes d'être déclinés à différentes échelles, sur différents registres, s'ouvrant à différentes possibilités de vie.
Le mandala, en tant que pratique de recherche-création cosmographique, part de l'expérience du moi et tente de manifester un certain cadre social qui enveloppe l'individu. Plus précisément, il permet de symboliser les éléments matériels ou immatériels qui encadrent et influencent l'individu. Elle permet surtout de jouer, de spéculer et de construire un récit autour de soi sur une plateforme (sur papier). Elle peut être décrite comme un exercice auto-social de spéculation d'influences.